Article dans Libé

[Jerry Cornelius]

Salut,

après avoir lu ça, je ne sais plus quoi penser…

http://www.liberation.fr/economie/01015 ... lectricite

[A.YASSINE]

Article bidon écrit par un journaliste qui n'y connaît rien et qui a le toupet de prétendre faire une révélation sur un rapport qu'il dit pourtant lui-même vieux de dix ans.
En ce qui concerne les conso, il y a manifestement confusion entre puit/réservoir et puit/roue. Il aurait fallu confronter le bilan carbonne d'1kWh avec l'extraction et le raffinage du pétrole pour 1l d'essence pour être plus précis.
Quant au Lithium, le besoin est de qq dizaines d'années. Ensuite les technos Zn-Air ou PAC seront très probablement assez mûres.
Libé se fait dicter ses articles par le lobby pétrolier ou quoi?

[Legwy]

Les vices cachés de la fée électricité
Star du salon de Francfort, la voiture électrique n’est pas aussi propre qu’elle en a l’air. Revue de détails.

Cette voiture électrique, Nicolas Sarkozy la bichonne à coups d’annonces et de subventions. Un plan gouvernemental «véhicules propres» présenté mercredi prochain par Jean-Louis Borloo (on sait que l’Etat va commander 40 000 véhicules électriques). Des prêts de plusieurs centaines de millions d’euros déjà accordés pour la recherche des constructeurs français. Ou un bonus de 5 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique (VE). Les incitations sont nombreuses et le discours rodé.

A tel point que la moindre ombre au tableau a vite fait d’être évacuée, telle cette étude de l’Ademe retouchée avant diffusion (lire ci-contre). Il existe pourtant des interrogations sur la dimension écologique du véhicule électrique. Alors qu’au salon de Francfort les modèles se bousculent, revue des incertitudes.

L’électricité est-elle verte ?

«L’absence de pollution de la voiture électrique est une vue de l’esprit.» Cette assertion n’a pas été prononcée par un sourd au progrès, mais par l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, spécialiste du réchauffement climatique, il y a près de dix ans déjà. Le rapport de l’Ademe (1) n’est pas si dur mais démontre que si le véhicule électrique permet d’éradiquer la pollution locale provenant du pot d’échappement, le bilan global n’est pas «systématiquement à [son] avantage par rapport au véhicule thermique». En clair, si vous rechargez vos véhicules avec de l’électricité qui provient de centrales à charbon, au fioul ou au gaz (les deux tiers de l’électricité mondiale) l’équation se renverse au profit du véhicule diesel ou essence. En Europe, le «mix électrique» est lui aussi carboné : «Le bilan du VE en émissions de CO2 est proche des voitures de classe B», affirme l’Ademe. Soit 126 grammes de CO2 au km. De quoi refroidir l’enthousiasme, quand on sait que la moyenne en 2008 se situait à 161 g/km, que les moteurs thermiques sont encore améliorables et qu’il existe déjà sur le marché une Peugeot 207 qui émet 99 g/km. Les partisans de l’autarcie évacueront le problème en arguant qu’en France, près de 80 % de l’énergie est nucléaire. Soit. Mais la France produit et importe de l’électricité carbonée dès qu’elle doit faire face à des pics de consommation. «En 2007, il y a eu cinquante jours où la consommation était si élevée qu’on a tout le temps été au-delà de la production hydraulique, éolienne et nucléaire, rappelle Eric Vidalenc, économiste à l’Ademe. Cela devrait s’accentuer d’année en année, principalement à cause du chauffage électrique.» Alors imaginons qu’en 2020, comme le prévoit Renault, 10 % du marché soit électrique et que, le soir, chacun recharge sa batterie… «On fera de la recharge carbonée», admet Vidalenc. Et si on se projetait dans un marché à 100 % électrique ? «Il faudrait 40 à 60 % de la production française actuelle pour électrifier 30 millions de véhicules», note Jancovici. Une vingtaine de réacteurs nucléaires de plus.

La batterie est-elle viable ?

C’est l’élément le moins abouti. D’abord, son prix reste prohibitif. Une étude du cabinet Oliver Wyman estime que le surcoût lié à la batterie s’élève à 20 000 euros pour une catégorie Golf Volkswagen. Même si on retranche les 5 000 euros de prime française, la différence reste dissuasive. Peugeot, qui va commercialiser sa iOn fin 2010, n’a pas encore défini de prix de vente. Mais on sait que sa jumelle i-Miev (Mitsubishi) coûte 35 000 euros au Japon. Autre incertitude, l’autonomie, qui oscille entre 100 et 200 kilomètres et la destine surtout aux zones urbaines et péri-urbaines. En outre, les batteries ont une durée de vie limitée : «10 000 à 50 000 km, note Frank Schwope, analyste auto pour la banque allemande Nord/LB. Si vous faites 50 km par jour durant deux cent vingt jours, la batterie tiendra un à cinq ans. C’est très peu.» Enfin, et surtout, le lithium (le matériau utilisé dans les batteries) n’est pas une ressource inépuisable. Les 10 à 20 millions de tonnes de réserves mondiales pourraient équiper 3 milliards de véhicules. De quoi laisser la pénurie venir, d’autant que le lithium se recycle. Mais son intérêt n’ayant échappé à personne (il est utilisé dans les téléphones et ordinateurs portables), le lithium a vu son prix exploser (de 350 à 3 000 euros la tonne entre 2003 et 2008).

Quel modèle économique ?

L’ère de l’électrique sera aussi celle des services à la mobilité : Renault envisage de mettre les batteries en location pour que l’automobiliste ne supporte pas un surcoût à l’achat et qu’il puisse changer de batterie sans perdre de temps. PSA n’a pas encore opté pour une solution mais dit s’intéresser au système de location de véhicules à travers son réseau de concessionnaires… De même, des partenariats se nouent avec des électriciens sans que l’on sachesi la recharge à domicile sera privilégiée ou si les infrastructures seront assez développées. Le modèle économique n’est pas encore trouvé et dépend pour beaucoup des progrès de la technique et de son coût. Preuve que la vague des voitures électriques n’est pas pour demain.

(1) «Enjeux, consommations électriques, émissions CO2 des transports électriques à l’horizon 2020-2030», août 2009.

Et que dire de ceci alors:

Un rapport relooké

Les travaux de l’Agence de l’environnement (Ademe) ont-il le droit de contrarier les positions du gouvernement? Ainsi, cet été, le résumé d’une étude sur les transports électriques a été retouché. La raison ? Les résultats ne flattaient pas assez la voiture électrique. Le président de l’Ademe a donc demandé à ses services de revoir la copie, selon des sources concordantes. Un geste dont se défend l’intéressé. Les données n’ont pas été altérées mais le résumé disponible sur le site de l’agence a subi un relooking. Le titre initial, «Vers un développement maîtrisé», est devenu en novlangue «Un développement nécessaire». L’espace accordé à la production d’électricité européenne - existe-t-il une électricité propre ? - a été réduit. L’an dernier, le magazine le Point révélait que la publication d’un rapport du Centre d’analyse stratégique avait été retardée juste avant le Mondial de l’auto à Paris car il émettait trop de réserves techniques sur le sujet alors que Sarkozy s’apprêtait à annoncer un plan en faveur de la «voiture décarbonée».

Pour la première partie, tout est à faire, c'est vrai et j'ose espérer que d'ici à ce qu'il y ait plus de VE, un mode de production moins "carboné" soit trouvé...

[Remdo]

Que penser...
Que les EnR pourraient rendre le VE beaucoup plus propre si on daignait y investire un jour ;
Que nos bonnes vieilles NiCad ne sont pas si mal si les 10 à 50000 km annoncés pour le Li Ion s'avèrent vrais ;
Que quand on s'intéresse au VE on en oublie instantanément les inconvénients des VT sans peser le pour et le contre ;
Qu'il faut repenser l'usage de l'auto : électrique oui, mais pas en refaisant les erreurs du passé : pourquoi faire des véhicules si lourds et si encombrants pour une utilisation urbaine les 90 à 95 % du temps ?
....

[hx3]

La malhonnêteté de l'article se situe quand le journaliste cite jancovici et ajoute ensuite sa remarque personnelle, comme si jancovici le disait. Sournoisement, il utilise la réputation de l'expert pour appuyer son avis personnel :

"Il faudrait 40 à 60 % de la production française actuelle pour électrifier 30 millions de véhicules", note Jancovici. Une vingtaine de réacteurs nucléaires de plus.

Je pense que jancovici ajouterait plutôt qu'il y a un potentiel en utilisant les heures creuses, sans fabriquer de réacteur supplémentaire, et sa conclusion sur le VE est que nous ne ferons pas l'économie d'un changement de nos comportements. C'est d'ailleurs sa conclusion sur n'importe quelle technologie : aucune, pour des questions d'ordre de grandeur, ne peut résoudre nos problèmes. Il faut associer différentes solutions et moins se déplacer (individuellement).

Même remarque sur le lithium : si on utilise des véhicules plus léger (comme passer au deux roues), on diminue par 10 le poids des batteries (kios VX75 : 20 kg de batteries) et donc ce serait 30 milliards de scooter contre 3 milliards de voitures.

[Jerry Cornelius]

Je ne sais pas si le journaliste est malhonnête. Il émet des doutes.
Il ne faut pas tout de suite s'emballer…
Depuis le début (quand j'ai acheté mon e-solex), j'ai eu moi aussi des doutes :
l'électricité française est peu polluante immédiatement mais sur le long terme ?
Avec les déchets radio-actifs et les risques d'explosion tchernobylesques ?
On rira moins quand une centrale nous sautera à la gueule ou que des nappes
seront polluées par des fuites. Ce sera autre chose que les bronchiolites des enfants de nos villes…
Et puis, il y a la question du lithium, encore une matière à exploiter et à épuiser,
comme le pétrole.
On est plus sensible à ce qui se passe immédiatement chez nous. Alors l'idée de ne plus respirer
d'air vicié dans notre ville nous satisfait, à en oublier les risques qui sont pris à des centaines de km dans les centrales…
Bref, je pense qu'il y a de quoi discuter et que la polémique est possible sans animosité envers les sceptiques

[lbm055]

Dommage qu'aucun article n'en profite pour dire qu'en France, on peut aussi faire le choix de prendre un fournisseur d'électricité 100% renouvelable.

Ca permettrait, entre autres, de se dire que le développement du VE pourrait aller de paire avec celui de l'électricité produite avec de l'énergie renouvelable.

[Jerry Cornelius]

Oui mais visiblement cela fonctionnerait pour une poignée d'utilisateurs de VE.
Si le VE devient un véhicule de masse et supplante la fumante, l'électricité 100% renouvelable
ne suffira pas à fournir tout le monde. Vous imaginez des pays recouverts de forêts d'éoliennes ?

[filomat]

Fort heureusement pour elle l'humanité connaitra plusieurs pénuries d'électricité avant de connaitre la pénurie de pétrole !

Pensée de filomat mais qui déjà due être écrite bien avant lui par beaucoup d'autres !

[alainriaud]

Dommage qu'aucun article n'en profite pour dire qu'en France, on peut aussi faire le choix de prendre un fournisseur d'électricité 100% renouvelable.

Et que, si on possède une maison, on peut produire, en solaire, la consommaion moyenne d'un VE qui fait 10 à 15 000 km par an.

[lbm055]

Vous imaginez des pays recouverts de forêts d'éoliennes ?

Il n'y a pas que les éoliennes !

[GUIN]

Bonjour,
depuis une semaine, j'ai un toit avec des panneaux photovoltaiques d'une puissance 2960 Watt crète.
Je suis de la ragion Poitou Charentes et j'espère produire 3000 KWh par an.
En fait c'est seulement le tiers de ma consommation annuelle ( J'ai trois enfants....)
Il faut impérativement avoir un pan de toiture au sud
Disposer de 20 000€!
Alors non, l'electricité 100% renouvelable, ce n'est pas gagné....
Je pense que le nucléaire est encore un mal nécéssaire pendant encore quelques années....
Mais, je me soigne.Vélo pour le boulot et les courses.
Remplacement de mon 806 par une clio et les déplacements pour les vacances seront avec la remorque bagagère.
Je ne suis plus dans la logique de "Qui peut le plus peut le moins", mais il faut faire quelques concessions.

[Didier-971]

En fait c'est seulement le tiers de ma consommation annuelle ( J'ai trois enfants....)

As-tu installé aussi un chauffe-eau solaire ? C'est pas cher et c'est efficace, par rapport à un cumulus.

Je sais que je ne suis pas dans une région représentative mais mon eau chaude est 100% solaire (3 enfants aussi ), y compris pour le lave linge et le lave vaisselle. Et je n'ai jamais manqué d'eau chaude, même durant la saison des pluies.

Pour le photovoltaïque, je te rejoins, la surface de mon toit efficacement exploitable est très faible car le coté bien exposé (sud) est à l'ombre du morne. Alors je trouve bête d'investir dans des panneaux mal exposés alors que j'ai des voisins qui ont des toits super bien exposés et qui n'ont rien dessus !

[Jerry Cornelius]

Quand je parlais d'éoliennes, c'était bien sûr une sorte de symbolique de l'électricité écologique.
Je sais qu'il existe d'autres sources d'énergie "naturelles" mais cela change-t-il le problème ?

[alainriaud]

Il ne faut pas trop se prendre laa tête avec l'exposition du toit.
J'ai un toit Est Sud Est et je perds 7% par rapport à l'exposition optimale.