cocolinot a écrit :Pour beaucoup on habite où on peut.
Je suis à la campagne et très heureux de l'être, mais ce n'est pas par amour de la vie champêtre. Mon idéal, comme pour ma compagne, c'est une belle maison de ville, dans une grande ville de province animée.
Mais les prix poussent forcément les revenus modestes en périphérie. Et ce n'est pas la peine de sortir l'argument des économies réalisées sur les transports, le banquier au moment du calcul de la solvabilité ne prend pas ce critère en compte.
Sur le problème que représentent les banques, tout à fait d'accord. Sur le reste, c'est une question d'arbitrage.
Mon idéal de vie, c'est bien une maison isolée (comme ça je n'embête personne et personne ne m’embête) mais en plein centre-ville (comme ça, j'ai accès à tous les services) ! Évidemment, comme ça n'existe pas, on fait des arbitrages. Par exemple, celui d'être propriétaire est un choix. Celui, à coût égal, de privilégier la surface habitable et la verdure à la proximité et l’utilisation des modes alternatifs à la voiture en est aussi un.
Lorsqu'on creuse, on se rend compte qu'il s'agit de choix qui ne sont même pas conscients. On a l'impression d'être victime d'un phénomène sans réaliser que ce sont des arbitrages qu'on a fait en amont qui nous ont rendu victimes de ce phénomène. Je m'explique. Je n'ai jamais eu de voiture. J'ai donc toujours intégré le critère "localisation par rapport aux modes de déplacements autres que la voiture" dans l'ensemble de mes critères. Quand je discute avec des amis ou des collègues, je me rends compte qu'au mieux, ils ont intégré la présence d'un arrêt de bus pas loin pour se rendre au travail. Et puis après, ils ont réalisé que le trajet de leur enfant pour aller à l'école à pieds ou en vélo, ils le trouvaient trop dangereux. Dès lors, puisqu'ils étaient déjà en voiture, ils finissaient le trajet jusqu'au travail avec ! Par la force des choses, c'est le genre de mésaventures qui ne peuvent pas arriver lorsqu'on na pas de voiture.
Bref, si considère qu'on n'est pas obligé d'être propriétaire et qu'on n'est pas obligé de privilégier la surface habitable et la "ruralité"
(mais que ce sont des choix tout à fait respectables par ailleurs), hormis le cas très particulier de Paris, je ne connais pas grand monde qui soit vraiment "obligé" d'aller s'installer en périphérie...
Tout ça n'a pas vocation à dire aux uns et autres ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire (on est libre !) mais juste que je pense que les réflexions en matière d'aménagement du territoire et de déplacements auraient beaucoup à y gagner si on acceptait chacun notre part de choix (et donc notre marge de manœuvre) plutôt que de faire reporter les responsabilités uniquement sur des phénomènes extérieurs sur lesquels on n'aurait, naturellement, aucun pouvoir...
Désolé pour le HS.