Bah non, tu n'étais pas HS! En tout cas ça fait un bon déterrage de vieux fil de discussion.
après, il y a à mon avis 2 aspects distincts et intéressants même pour "nous" dans ce qui se passe au Texas.
1/ Comment préparer les situations extrêmes, faire en sorte que les centrales (peu importe qu'elles soient fossiles ou pas on n'en est plus à faire de l'écologie...) soient prêtes à tout moment pour démarrer et fournir la demande, plutôt que d'être en panne. Et aussi prévoir davantage d'interconnexion avec les états voisins. Mot-clé "solidarité industrielle et commerciale". Tout ceci pour réduire les risques de pénurie. Mais est-ce "rentable" pour un secteur archi-privé et dérégulé?
2/ Comment gérer à tout instant la pénurie, lorsque la demande dépasse largement l'offre? Méthode française: faire des délestages tournants. Les gens gueulent parce qu'ils sont coupés, et dès qu'ils sont rebranchés ils consomment un max pour vite stocker de la chaleur dans leur logement et leur chauffe-eau. Méthode texane: faire jouer la loi de l'offre et de la demande. L'électricité est rare donc chère. Soit tu payes cher ton confort, soit tu te rationnes grave pour limiter la dépense. Ceci a au moins le mérite d'inciter à ne pas gaspiller, consommer avec parcimonie et trouver des solutions alternatives. Évidemment, dans l'urgence il est trop tard pour chercher des alternatives (poêle à bois par exemple), il faut y penser des mois à l'avance.
Je dirais qu'en Europe on a la chance d'avoir un réseau électrique super efficace (et non "antique" comme disait G.W. Bush il y a déjà bien longtemps suite à une grosse panne à NY), entre autres grâce à des règlements un peu contraignants, ce qui limite bien les risques d'incident , à coût raisonnable, cependant on n'est pas à l'abri d'un coup de froid extrême (ou de futurs coups de chaleur qui font tourner les clims) qui va aussi faire "sauter" le réseau, surtout si on va plus loin dans le démantèlement des centrales nuke et le développement des EnR. Et là il n'est pas idiot de responsabiliser les consommateurs en jouant sur le prix instantané du kWh. Bon, faut pas non plus monter à 3€/kWh, ce serait trop excessif, mais il faut que les gens comprennent que ce qui est rare doit être économisé, et pour cela il faut parler au porte-feuille. Idem pour le pétrole, où l'on peut cependant remplacer "rare" par "toxique".