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par Franjou47 » ven. 03 09 , 2021 17:36
Je ne vais pas détailler mon installation qui est un cas particulier en plus. quoi que ça serait sans doute instructif pour vous cerfvol82. ce n'est pas une installation simple et ce n'est pas l'endroit. Ou alors venez visiter.
L'install, c'est pas que onduleur et on utilise, chez moi j'ai des appareils de contrôle analogiques, on adapte l'usage à la fourniture solaire. La fourniture solaire a beau être grosse, elle n'est pas toujours régulière, et le job en journée c'est de ne pas toucher à la batterie. et a force d'entasser charge de kW plus kW etc on finit aussi a la limite.
On fait la cuisine tout electrique induction maintenant, ça peut consommer 4kW facile. On surveille l'aiguille de l'ampèremètre batterie ! L'hiver c'est pas sûr que ça passe cependant, faudra peut etre passer un peu au gaz. Le monitoring aux appareils à aiguille me semble indispensable, il n'y a que ça de bien réactif et visible. Bon je suis quasi le seul à le faire, tout le monde vit à l'aveugle.
Mais je considère qu'il est bon d'alerter les possesseurs de vehicules electriques que, selon mon expérience jusque là : twizzy, ion, et maintenant 106 electrique, les vehicules electriques ne sont definitivement pas faits pour être rechargés sur une installation solaire, parfois même pose problème sur les installations assez grosses.
Bien qu'il soit possible tout de même de les recharger, mais pas de façon anodine, difficilement optimisable (il faut se battre pour y arriver) et pas sans problèmes (chargeurs à découpage de puissance violents)
Pas mal de gens, y compris moi même, veulent joindre les 2 bouts, l'installation solaire autonome, au véhicule électrique. C'est une question qui interesse beaucoup de monde.
Faudrait pratiquement un post dedié à cela et c'est plus un aspect de modes de rechargement en fait.
Il y a deux aspects:
1/ l'aspect "tirage sauvage"
les onduleurs fonctionnent en hachage haute fréquence (transistors en tout ou rien) ce qui marche très bien dans le cas général.
et aussi les onduleurs doivent maintenir une tension aussi stable que possible. C'est un travail très ardu car l'onduleur ne sait pas qu'une charge va lui être appliqué. Ce n'est qu'une fois qu'il voit la tension baisser qu'il doit réagir en la rehaussant (et par là même l'intensité augmente). et dans le sens contraire aussi, lorsqu'il travaille avec une charge donnée, un relâchement brutal de l'intensité occasionne une hausse de tension "par surprise" et l'onduleur doit la voir très rapidement afin de la corriger avant que ladite surtension devienne trop forte pour endommager des appareils.
Le souci qu'il y a c'est que certains appareils utilisent aussi des modes de hachage haute fréquence pour gérer leur charge. Plus ou moins rapides, plus ou moins fort etc. Un chargeur de ion va hacher @ je crois 20 kHZ , tandis qu'un robot ménager thermomix va faire du 1 Hz peut être (gestion de la chauffe)
l'onduleur doit arriver à gérer tout cela et sans que des interférences merxxques se produisent, ni de surtensions trop fortes, ni sous tensions trop fortes, et si possible sans altérations des fréquences. Autant dire que la tâche est ardue?
par exemple j'ai vu une machine à laver avec moteur universel et gestion du moteur par un triac BA16, dont la gestion avait été particulièrement mal faite, torturer un onduleur victron de 5kVA. Avec juste quelques dizaines de VA en fait...
tout cela s'entend. on entend l'onduleur "se plaindre". On entend les chocs dans le transfo etc... si on a encore une ancienne ampoule a filament, on voit très bien les hausses d'intensité lumineuses, révélatrices de surtensions, et le contraire.
concernant mon installation, c'est un fait qu'elle est certainement plus sensible à cela. Le type de montage est connu pour être plus sensible à cela, j'utilise un montage qui permet d'ajouter du kW sur une installation de type classique, cela coûte beaucoup moins cher, en cuivre, en electronique, mais ça n'aime pas trop les consommateurs "sauvages". Je ne vais pas m'étendre sur ce type d'installation. ce qu'il faut retenir c'est que les onduleurs peuvent souffrir et que ça peut aussi causer de détruire des appareils connectés : surtension, sous tensions, distortions de fréquences.
Il faudrait charger les vehicules avec un variac motorisé, transfo, pont de diodes, et là on fait ce qu'on veut, zéro chocs,consommation toute propre. Mais c'est pas facile et les fabricants de VE font tout pour nous couper l'accès à la charge directe.
Bon actuellement je songe à rebobiner un poste à soudure afin qu'il me donne du 140 V à vide. En effet le shunt magnétique réglable permet à ces transfos un réglage en intensité et non en tension, et c'est ce que les batteries aiment bien. Tout naturellement et sans électronique en plus, encore mieux sans aucun découpage (je vais allusion au hachage, ou switching supply)
2/l'aspect "charger le VE intelligemment" :
Comme je l'ai déjà écrit, toute batterie s'use que ce soit en charge ou en décharge, même bien entendu dans sa plage de moindre usure.
Les batteries coûtent toujours cher, que ce soit les batteries de voiture ou celles des install fixes. L'intérêt qu'on a est de les utiliser de la manière la plus intelligente, ça aboutit tout naturellement à absolument éviter les usages évitables, et qui vont dans un sens différent que l'intérêt économique (j'ai nommé : recharger son VE à partir de sa batterie stationnaire, aussi grosse qu'elle soit)
Charger la batterie stationnaire l'use, pour la décharger dans (encore l'user) la batterie du vehicule, qui est elle même une sorte de batterie stationnaire....
Le bon usage d'une batterie stationnaire d'une installation photovoltaique c'est de pouvoir utiliser de l'énergie lorsque l'on en a besoin, même si le soleil n'est pas présent. Ce n'est pas de servir de tampon de puissance pour un autre gros consommateur de puissance....
la situation devient même ubuesque si l'on considère que le chargeur dudit VE ne sait que charger à une puissance importante, que le soleil n'est généralement pas capable de fournir en direct...
En pareil cas l'évidence même est que le consommateur (le VE) doit être synchronisé avec le fournisseur (le soleil).
Comme nous devons gérer toute l'année, nous devons calculer les choses pour les mauvais jours (comme cela se fait pour toute install PV de site isolé) car ce sont les mauvais jour qui vont "coincer" avec peu de soleil, peu d'énergie reçue par jour. Les beaux jours eux, on peut les oublier, si l'install arrive à gérer les mauvais jours, les beaux jours passent haut la main...
Donc je dis que pour une recharge intelligente du VE sur le système solaire, il faut s'arranger pour ne jamais plus consommer que ce que le soleil fournit en direct. Dans mon cas un chargeur de 1kW pour le VE fait le job car mon install assez grosse me fournit en moyenne 1kW un jour de pluie (pas 1kWh attention). Oubien je peux avoir un chargeur plus puissant, mais a condition d'utiliser un "synchroniseur solaire" comme j'en ai réalisé un pour mon twizy depuis 2 ans, une sorte de prise murale qui ne fournit le 230V que lorque le soleil est présent à une force déterminée. Dès que le nuage passe, quelques secondes après prise coupée... stoppé la charge du VE ! lorsque le soleil revient, un petit timer, et on se risque à relancer la charge.
Ce ne serait pas une bonne chose de faire un gros usage de batterie d'install PV, gros coût d'usage car grosse consommation, juste pour alimenter un VE.
Remarquez il y a pire, chauffer de l'eau de bain avec des batteries c'est vraiment pire
fin : les affaires de resistances et de chauffe eau :
A dire vrai, chauffer de l'eau à partir d'un système PV est un quasi non sens, même en direct. Car les PV ont un rendement d'environ 15%, alors que les panneaux thermiques 75%. les systèmes thermiques sont basiques et bons marché, tandis que les systèmes photovoltaÏques très chers.
Si on veut chauffer de l'eau avec le soleil, faut mettre des panneaux thermiques, définitivement. Ca ne chauffe pas en hiver c'est un fait, mais le plus gros des besoins eau chaude est en été, on se lave très souvent, et on lave bien plus de linge, les laves linges sont normalement alimentés en eau chaude sur une bonne install.
Ceci dit, sur certains systèmes PV, comme le mien assez largement dimensionné, on a certains jours de bon ensoleillement une quantité d'énergie non utilisée. Donc on peut se permettre dans ces conditions d'utiliser ce "surplus" pour chauffer de l'eau. Il ne faut pas dire que c'est gratuit a utiliser, car l'electricité consommée use les panneaux et aussi les onduleurs si on en utilise, mais par exemple 1500W de chauffe en direct sur une install de 13kW, c'est pas une folie, ça ne va pas les user beaucoup.
Non je ne paye aucun chauffage d'eau. L'hiver c'est l'energie récupérée du poele a bois qui fournit toute l'eau chaude. Il n'y a que le gasoil du tracteur pour ramener le bois et l'huile de la tronçonneuse qui soit à payer.